Un dégât des eaux peut avoir d’importantes conséquences sur vos œuvres. Heureusement, cela peut être repris. C’est le cas de ce tableau qui nécessitait une restauration en profondeur. Le résultat en valait la peine et le tableau est ainsi en meilleur état de conservation.
Identification - constat d'état
Sujet : paysage avec ruines, animé de personnages et d’animaux
Technique : huile sur toile montée sur châssis à clefs
Epoque : seconde moitié du XIXe siècle
Dimensions : 54,3 x 64,7 cm
Constat d’état : support
Le tableau à subit un dégât des eaux. Le support, comme la couche picturale en portent les stigmates. La toile est détendue, déformée – notamment dans les angles – empoussiérée et oxydée. La dextre du support comporte une auréole avec un début d’infestation microbiologique (moisissures), comme le châssis. Deux déchirures se trouvent en haut et en bas.
Constat d’état : couche picturale
Le film peint est recouvert d’une couche de crasse et d’un vernis oxydé qui ne gêne pas la lisibilité du tableau. L’eau a engendré une faiblesse de l’encollage et de la préparation, entrainant écaillage et lacunes, ainsi que des auréoles au sein de la couche picturale, s’apparentant à des décolorations, mais également des chancis de vernis. Un réseau de craquelures en cours de soulèvement est apparu sur les parties les plus affaiblies.
Protocole et restauration
La restauration va débuter par l’assainissement du support à l’aide d’antifongique et d’un dépoussiérage avant la pose d’un papier de protection à la surface de la peinture pour la stabiliser. Pour la suite des opérations nous effectuerons la dépose de l’œuvre qui sera cartonnée avec un papier à moyen grammage. Cette opération permettra de reprendre les déformations, maintenir et tendre la toile. S’il reste des déformations un second cartonnage sera fait. Après séchage et retournement, la toile sera décrassée pour s’assurer qu’il ne reste aucun résidus de moisissure.
Pour régler la perte d’adhésivité, des imprégnations – apport d’adhésif à faible pourcentage – par le revers seront appliquées. Les déchirures seront reprises avec un pontage – l’équivalent des pansements de suture cutanées adhésifs – pour plus de discrétion.
En l’état actuel, les bords sont trop étroits pour pouvoir retendre la toile sur son châssis. Ils seront agrandis avec des bandes de tensions. Le châssis est en bon état. Il sera donc assainit.
La couche picturale est décrassée, après avoir ôté les divers papiers et vérifié que les écaillages sont stables. Le vernis est conservé et un nouveau est appliqué. Les lacunes de peinture sont comblées avec du mastic, structuré et vernis, puis la retouche commence. Des jus colorés viennent couvrir les décolorations et le tableau est vernis une dernière fois pour plus d’homogénéité et protéger la retouche.
La galerie ci-dessous vous permettra de visualiser les différentes étapes de la restauration.